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Introduction

De quelques pourcents de médecins généralistes début 2020, l’activité de téléconsultation en France a dépassé les 70% lors du confinement début avril 2020 (étude DREES), certes pour retomber dès le déconfinement à des niveaux plus conformes aux prévisions d’avant crise.

 

Ainsi, la téléconsultation est devenue en quelques mois un nouvel espace de soin utilisable par un grand nombre de médecins et de patients. Comme tout nouvel outil, elle nécessite une appropriation, une compréhension des modalités d’utilisation et une acceptabilité de ses contraintes.

 

Des travaux restent encore à mener pour évaluer son intérêt dans différentes situations de soins de premiers recours. Mais nous connaissons déjà un certain nombre d’avantages et d’inconvénients à son utilisation.

 

Cette fiche a pour objectif de vous présenter les possibilités et les limites qu’offre la téléconsultation à la fois pour le médecin généraliste et pour le patient.

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Introduction
Atouts de la téléconsultation

Les atouts

pour le patient

  • Possibilité et confort de consulter son médecin en mobilité, ou sans bouger de chez soi 

  • Gain de temps, retards du médecin plus facilement gérables que dans la salle d’attente

  • Facilité incitative et motivationnelle dans le cadre d'un suivi régulier, du fait de la possibilité d'alterner les visites au cabinet ou à distance

  • Possibilité d'associer plusieurs médecins et/ou paramédicaux concernés par la situation médicale du patient, voire d'associer des aidants ou membres de la famille à distance

pour le professionnel de santé

  • Rémunération pour des actes jusque-là réalisés de façon informelle, par téléphone ou en dehors d’une consultation, sans rémunération

  • Maintien de l'activité pendant la crise épidémique Covid-19, ou identification d'une nouvelle cible de patientèle

  • Gain de temps (les téléconsultations sont souvent considérées comme plus rapides que la consultation présentielle pour de nombreux motifs de consultation ne nécessitant pas d’examen clinique) 

  • Adaptabilité en terme d’organisation de l'activité (en fonction du logiciel métier utilisé, permet de consulter depuis chez soi, ou depuis un autre cabinet, de se substituer à certaines visites à domicile,...)

  • Possibilité de voir l'environnement du patient, apportant des éléments complémentaires pour le diagnostic ou la prise en charge, s'approchant d'une visite à domicile

  • Ouverture vers de nouvelles pistes de coordination innovantes, comme la possibilité de réunir en téléconsultation des professionnels qui se concertent difficilement en présentiel (ex : patient + infirmière + médecin généraliste / patient + médecin généraliste + chirurgien et/ou diabétologue / sage-femme + gynécologue + patient...)

Les professionnels du premier recours concernés
Une organisation à définir

Qui sont les professionnels concernés par la téléconsultation et le télésoin en premier recours ?

Qui sont les professionnels du premier recours concernés :

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par la téléconsultation ? 

  • les médecins généralistes, les psychiatres, les pédiatres, les gynécologues, gériatres,...

  • dans le cadre de téléconsultations assistées : les infirmiers, les pharmaciens qui peuvent assister médicalement et/ou techniquement en étant auprès du patient,

  • et également par dérogation durant l'épidémie de Covid-19 : les sages-femmes, dentistes, ophtalmologistes

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par le télésoin ?

  • infirmiers et pharmaciens 

  • et également par dérogation durant l'épidémie de Covid-19 : les kinésithérapeutes, les diététiciens, les orthophonistes. 

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nota : Les psychopraticiens peuvent pratiquer des téléconsultations, mais cela n'est pas régi dans le cadre du droit commun.

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Prérequis et contre-indications

Les prérequis et contre-indications médicales de la téléconsultation en médecine de premier recours

Prérequis généraux :

- Le professionnel accepte de pratiquer à distance

- Le patient accepte une téléconsultation, il est majeur ou accompagné de ses parents / mandataires 

- Le professionnel dispose d'un accès au dossier patient, qu'il connaît et qu'il a vu en présentiel depuis moins d'un an,

- Le patient est en mesure de se servir d'un smartphone, d'un ordinateur ou d'une tablette OU BIEN, il peut être assisté par un aidant, un auxiliaire de vie, ou dans le cadre d'une téléconsultation assistée, par un infirmier ou un pharmacien

- Le(s) professionnel(s) et le patient ont des connexions internet suffisantes. 
  Nota : Le patient a le droit à une téléconsultation téléphonique dans certains cas : patients COVID, en ALD, ou de 70 ans et plus, femmes enceintes, patients en zone blanche - vérifier les modalités légales sur cette page !

- Le motif de la téléconsultation semble entrer dans les indications décrites ci-dessous

- Enfin, le patient est en mesure de s'organiser pour un bon déroulement du rendez-vous (pouvoir s'isoler pour garantir le secret médical) : à ce propos, voir le guide pour les patients !

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Contre-indications et limites générales :

- Patients, professionnels, ou situations qui ne permettraient pas de s'assurer de l'ensemble des prérequis ci-dessus.  

Cas d’usages et repères indicatifs de la téléconsultation en médecine de premier recours

Comme pour les consultations présentielles, et en particulier en médecine générale, le motif de consultation n’est souvent pas connu au moment de la prise de rendez-vous. La principale difficulté sera de savoir si le ou les motifs de téléconsultation permettent ou non de réaliser le rendez-vous à distance. La conversion d’une téléconsultation en consultation présentielle doit être cernée rapidement pour pouvoir organiser l’accueil du patient au cabinet sans trop impacter l’activité de la journée.

Tableau-indications-teleconsultation-1er
Cas d’usages et repères indicatifs de la téléconsultation

Des questions de repères et d'organisation 

D'après les témoignages collectés par notre groupe de travail, il semble que le fait que le motif de consultation ne soit pas connu au moment de la prise de rendez-vous en médecine générale puisse poser une difficulté d'organisation et freiner le développement des pratiques. En effet, comment savoir si le motif de la consultation permet ou non de réaliser le rendez-vous à distance ? Plusieurs critères entrent en jeu : le motif de la téléconsultation, l'historique du patient, sa connaissance par le médecin, des critères techniques ou organisationnels,... 

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Pour faciliter le développement des téléconsultations, il faudrait sensibiliser les médecins aux situations dans lesquels ceux-ci peuvent proposer une téléconsultation (pour faciliter leur organisation et celle de leurs patients, limiter les cas de contagions, gagner du temps, voir atouts listés plus haut...). Le tableau présenté ci-dessus pourra déjà apporter quelques éléments indicatifs.

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Mais il faudrait aussi faciliter le process lors d'une demande "entrante" du patient souhaitant prendre rendez-vous en téléconsultation.  Lorsque le médecin est favorable à la téléconsultation, la question du "pré-tri" au moment de la prise de rendez-vous est importante pour distinguer plus facilement ce qui doit être fait présentiel ou peut être réalisé en téléconsultation. Il est difficile de définir une procédure standard, car cela est variable selon l'organisation du cabinet :

  • parfois c'est le médecin lui même qui prend les appels. Dans ce cas des "repères" semblent nécessaires pour gagner du temps et évaluer de façon plus aisée la faisabilité ou non  d'une consultation à distance. D'un point de vue médical, le tableau d'indications ci-dessus peut apporter de premières  réponses. 

  • parfois c'est un secrétariat qui prend les appels ; ces professionnels de l'accueil ont déjà l'habitude de poser quelques questions permettant de prioriser et de faire un "pré-tri" des demandes de rendez-vous. Quelles questions, sur le principe d'une "checklist", pourraient être posées par le secrétariat, permettant de programmer le rendez-vous en téléconsultation ou son exclusion d'office ? 

 

Tout cela mérite encore d'y travailler collectivement, mais les premières synthèses présentées ci-dessous devraient déjà permettre un éclairage, et donner quelques repères indicatifs, avant de construire collectivement et avec plus de recul, un véritable arbre décisionnel précis ou protocole de la téléconsultation en premier recours.

Pour aller plus loin...
Réagissez, posez vos questions !
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